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26. La pleine conscience

La pleine conscience : nous y voilà enfin ! L’air de rien, cette dernière a déjà été abordée à de nombreuses reprises dans divers articles : en tant qu’outils pour créer des égrégores positifs (cf. "Comment créer des égrégores positifs ? (3)"), pour nettoyer des mémoires erronées (cf. "Les différents outils d’ho’oponopono... (2)"), pour digérer de façon optimale (cf. "Manger autrement n°4 : quand la manière de manger est aussi importante que ce que l’on mange…"), mais aussi en tant que « dernière chose à faire » quand rien d’autre n’est possible (cf. "Quand nous sommes bloqués entre ancienne vie et nouvelle vie…").

 

L’on pourrait penser au prime abord qu’être conscient, c’est ne rien faire. Et que ne rien faire, ça ne sert à rien ! Pourtant, la pleine conscience nous invite à lâcher prise, à accueillir ce qui est (voie de l’expérience), ce qui ne s’oppose pas mais complète l’action, la réflexion (voie de l’intelligence) ! En effet, les mots, en nommant nos maux, peuvent nous apporter un grand réconfort, mais, comme nous l’avons vu précédemment, l’expression de nos difficultés peut finir, dans certains cas, par nous perdre plus que nous guider (cf "Quand le travail sur soi devient un but en soi…" et "Quand le travail sur soi nourrit son drame personnel…"). Ainsi, la pleine conscience est ce qui va nous permettre de faire une place à l’observation, et donc d’instaurer un équilibre entre la verbalisation et l’écoute, l’intellect et le ressenti.

 

J’ai choisi, pour vous présenter la pleine conscience, de me référer au très bel ouvrage (tant sur la forme que sur le fond) de Christophe André : « Méditer, jour après jour – 25 leçons pour vivre en pleine conscience ».

 

 

Qu’est ce que la pleine conscience ?

 

La pleine conscience consiste à porter attention au moment présent (à ce sujet, je ne peux que vous recommander l’excellent livre d’Eckhart Tolle : Le moment présent). Elle est directement inspirée de la méditation et s’apprend facilement (la difficulté résidant plutôt dans la nécessité de pratiquer régulièrement !). La pleine conscience nous confronte simultanément à une sensation de « vide » (absence d’action) et à une sensation de « plein » (déferlement de pensées), ce qui nous amène à délaisser momentanément l’extérieur pour nous recentrer sur notre intériorité.

 

Ainsi, la pleine conscience ne s’apparente pas à de la relaxation mais nous met face, dans un premier temps, à notre chaos intérieur. En nous invitant à ressentir le moment présent (via le silence, l’immobilité) plutôt qu’à nous en détourner (via l’action), la pleine conscience nous apprend à nous observer entrain de penser, ruminer, anticiper, etc… Cette observation offre un nouvel angle de vue sur notre monologue intérieur, un détachement de celui-ci, et donc, une libération progressive de l’influence qu’il exerçait jusqu’à présent sur nous.

 

 

La pleine conscience pour se libérer de ses prisons mentales

 

Notre monologue intérieur, dès lors qu’il tourne continuellement autour d’un problème ou d’une souffrance particulière, crée et alimente un égrégore négatif (cf. "La puissance des égrégores… (1)"). En effet, comme le dit justement Christophe André : « La souffrance tend naturellement à devenir le centre de gravité de notre conscience, un soleil noir autour duquel tout tourne en rond. L’espace de notre conscience semble se rétrécir autour d’elle, et il n’y a plus de place que pour la douleur, et plus rien d’autre. »

 

Se libérer de cette prison suppose déjà de voir l’emprisonnement, en accueillant la réalité telle qu’elle est. C’est en reconnaissant la souffrance que l’on peut lui laisser l’espace dont elle a besoin et permettre, dans le même temps, d’élargir son champ de conscience à d’autres choses (à commencer par la respiration, les sensations corporelles, les sons…).

 

 

Pleine conscience, lâcher prise et acceptation

 

La pleine conscience consiste donc à ne pas vouloir changer le problème, mais à changer la réaction que l’on a face à ce problème.

 

Pour cela, le lâcher prise nous invite à observer le problème d’un lieu sûr, lieu où nous n’avons pas à trouver une quelconque solution. Par le lâcher prise, nous décidons de ne pas fuir une réalité difficile par distraction, mais au contraire d’y voir plus clair en restant là, dans une attitude d’observation consciente.

 

L’acceptation, quant à elle, est également au cœur de la pleine conscience. C’est le degré supérieur du lâcher prise. En effet, là où le lâcher prise conduit à renoncer à se débattre, l’acceptation nous conduit à accepter le fait que l’échec soit possible (celui-ci n’étant plus perçu comme une défaite, mais comme une expérience concourant à notre évolution).

 

 

La pleine conscience comme gymnastique de la conscience

 

En somme, la pleine conscience est un acte de santé : véritable gymnastique de la conscience, elle nous apprend à voir ce qui pollue notre esprit (le bruit constant, l’agitation permanente, les pensées obsédantes, les actes répétitifs…), pour, ainsi, faire le ménage de notre intériorité.

 

La pleine conscience nous apprend aussi à profiter du bonheur entre les épreuves, le bonheur étant indissociable du malheur. En effet, comme développé dans l’article « Quand le travail sur soi devient un but en soi… », il est inutile d’espérer régler tous ses problèmes (d’ôter toutes ses échardes) pour jouir d’un bonheur parfait, le bonheur se savourant en réalité par « petits bouts »…

 

 

Comment pratiquer ?

 

Vous l’aurez compris, la pleine conscience consiste à se connecter au moment présent. Pour cela, divers moyens s’offrent à nous. J’ai fait le choix de vous en présenter trois d’entre eux : l’attention portée à sa respiration, à son corps, et à ses pensées.

 

 

     - Observer sa respiration

 

Observer sa respiration est une méthode très ancienne que l’on retrouve dans toutes les écoles de bouddhisme. La respiration, à la fois volontaire et involontaire, nous apprend, dans le même temps, que nous avons le pouvoir de pacifier notre ressenti émotionnel en modifiant notre souffle (ex : en respirant plus lentement, plus profondément…), mais que nous ne pouvons pas tout contrôler pour autant (ex : nous ne pouvons pas nous arrêter de respirer !).

 

Voici la méditation guidée de Christophe André « suivre sa respiration » mise en ligne par FlowersLotus, pour vous aider à débuter.

 

 

     - Entrer en contact avec son corps

 

L’alchimie nous apprend la tripartite de l’être (corps, âme, esprit) : ces parties sont des réalités différentes, mais elles ne sont pas séparées pour autant ! Ainsi, le corps est une porte d’entrée de l’esprit : il peut donc faire l’objet d’une pratique méditative au travers de mouvements doux (de yoga, de gymnastique…), d’une marche consciente, etc…, pratique méditative qui nous apprend à lire les sensations de notre corps. En entrant en contact avec notre corps, nous sommes alors renseignés sur l’équilibre ou le déséquilibre de celui-ci. De plus, cette pratique est un moyen de prévenir ou de déchiffrer une « mal-a-dit »…

 

Voici un exemple de méditation de marche consciente (de Sylvie Condesse, sophrologue).

 

 

     - Observer ses pensées

 

Comme dit précédemment dans l’article « Quand le travail sur soi devient un but en soi… », il est vain d’attendre de la méditation un silence de l’esprit. En effet, ce silence a lieu, certes, par moment, mais le bavardage reprend inéluctablement. C’est pourquoi la pleine conscience renonce à arrêter le flot de nos pensées au profit de l’observation de ces dernières. Car les pensées ne sont pas un problème : c’est le fait de ne pas être conscient de la dispersion mentale qui l’est !

 

En effet, c’est cette dispersion qui amène une confusion entre la réalité et les pensées, et l’adhésion à ces pensées. C’est pourquoi la pleine conscience accueille ces pensées sans les nourrir pour autant (de la même manière que l’on peut accueillir un problème sans l’ériger en égrégore ! (cf. article « Egrégores et déni…(2) »)).

 

Ainsi, la pleine conscience nous apprend à ne plus obéir à nos pensées, sans pour autant refuser leur présence. Par la pratique, nous finissons par comprendre que nos pensées ne sont qu’un élément de la conscience, et non la conscience toute entière.

 

Pour vous exercer, voici l’enregistrement « se détacher des pensées » de Christophe André  (source : holifittv).

 

 

Si vous souhaitez d’autres enregistrements pour vous exercer, rendez-vous sur la page du CPS (consultations psychologiques spécialisées) où des thérapeutes mettent en ligne leurs enregistrements (Merci Co !).

 

 

Bien souvent, la pleine conscience s’expérimente pour la première fois dans les épreuves où nous avons le sentiment d’avoir déjà tout essayé, et où il ne reste plus rien à faire. Pourtant, il serait plus confortable d’apprendre la pleine conscience en amont des coups durs, de sorte à traverser ces derniers avec le moins de difficultés possibles. Car la pleine conscience nous apprend à nous dissocier de notre mental, à prendre de la hauteur, et donc à modifier les pensées émotionnellement plombantes (ex : « Ma vie est chaotique ») en pensées plus neutres (ex : « Je suis entrain de penser que ma vie est chaotique »). Ainsi, la pleine conscience nous apprend à accepter nos émotions, aussi difficiles soient-elles (ex : « Je me sens triste ») sans pour autant accepter leurs injonctions (ex : « Je ferais mieux d’en finir… »), et sans user du déni qui ne permet, en aucun cas, de transcender ses souffrances.

 

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