Sur la route...
Etre éveillé, ce n’est pas être accompli : c’est être sur son chemin...
14. Comment créer des égrégores positifs ? (3)
Cet article fait suite à « La puissance des égrégores (1) » et « Egrégores et déni (2) ». Maintenant que nous avons vu l’impact des égrégores négatifs sur soi, il convient de s’intéresser aux égrégores positifs.
Les égrégores positifs dissipent les égrégores négatifs. Protecteurs, ils nourrissent l’individu qui les crées, à l’inverse des égrégores négatifs qui pompent l’énergie du sujet. Bien entendu, comme développé dans l’article « Egrégores et déni (2) », il ne s’agit pas de nier les égrégores négatifs pour autant. En effet, c’est en accueillant les égrégores négatifs qu’ils s’éliminent d’eux-mêmes, dès lors qu’ils sont observés avec distanciation et vus pour ce qu’ils sont. Les égrégores négatifs sont « transmutés » par des égrégores positifs qui insufflent une énergie opposée, et donc un équilibre.
Vous pouvez vous relier à des égrégores positifs de différentes manières, en vous référant aux méthodes de courants qui font sens pour vous. Pour cela, je vais vous suggérer des outils issus d’Ho’oponopono (voir les articles « Ho’oponopono (1) » et « Les différents outils d’Ho’oponopono (2) »), de la méditation, de l’activité physique et de la psychologie. Mais avant ça, je vais évoquer brièvement un outil pouvant permettre la séparation d’avec un égrégore négatif : l’exercice des petits bonshommes allumettes de Jacques Martel.
Les petits bonshommes allumettes de Jacques Martel
Jacques Martel présente dans la vidéo suivante l’exercice des petits bonshommes allumettes :
Cet exercice vise initialement à rompre les lignes d’attachement (conscientes et inconscientes) avec une autre personne, de sorte à se libérer d’une emprise et donc à retrouver la paix en soi. Cet exercice me semble tout à fait approprié pour rompre un lien entre soi et un égrégore négatif, égrégore qui peut, par le dessin, être représenté par un petit bonhomme allumettes… ou par autre chose. De plus, cet exercice peut vous offrir l’occasion de remercier cet égrégore qui vous a sans doute été utile à une période de votre vie, égrégore qui vous a peut-être même permis d’amorcer une prise de conscience qui n’aurait pas vu le jour sans lui…
Les outils d’ho’oponopono vus comme des égrégores positifs
On pourrait dire qu’ho’oponopono est une pratique qui appelle un égrégore positif. En effet, par le mantra « Désolé, Pardon, Merci, Je t’aime », le sujet invoque un esprit d’amour, esprit qui va venir guérir la partie de lui-même en lien avec son problème (ex : Jalousie, désir d’appropriation, identification à une maladie…).
Il en est de même pour les autres outils suggérés par ho’oponopono. En effet, en visualisant l’eau et l’air comme étant nettoyants, guérisseurs, purificateurs… au travers des exercices tels « la douche ou la pluie d’amour », ou « la respiration consciente », nous nous reconnectons à l’Univers et recevons ainsi son énergie qui nous ancre et nous aligne.
La méditation
La méditation offre un panel d’exercices permettant de se relier à un égrégore positif.
Par exemple, la méditation du vase blanc est un exercice de respiration qui nous relie à l’énergie de la Source. Asseyez-vous sur le sol, et visualisez-vous sous la forme d’un vase blanc. A l’inspiration, visualisez une lumière blanche qui entre en vous et qui remplit le vase que vous êtes. Visualisez cette lumière qui s’infiltre dans les moindres recoins de votre corps, dans chacune de vos cellules. A l’expiration, diffusez cette lumière dans quatre directions (haut, bas, gauche, droite), en visualisant des fleuves de lumière qui se fondent à nouveau dans l’espace qui vous entoure. Si vous répétez régulièrement cet exercice, vous constaterez que vous visualiserez différemment le vase : celui-ci deviendra progressivement transparent.
Il existe aussi une multitude de méditations guidées telles les méditations proposées par Christophe André dans son superbe ouvrage « Méditer, jour après jour » (ce livre est accompagné d’un CD), ou bien encore les techniques de Yoga Nidra : la liste est longue !
Si vous ne trouvez pas le temps de méditer, sachez que chaque acte quotidien peut faire l’objet d’une méditation. Pour illustrer mon propos, je ne peux que vous renvoyer à l’exercice «la douche ou pluie d’amour » envisagé comme un exercice de pleine conscience présenté dans l’article «Les différents outils d’ho’oponopono (2)», et vous parler du témoignage de Rick, tiré du livre « Le livre tibétain de la vie et de la mort » de Sogyal Rinpoché.
Rick est un très bel exemple d’une personne ayant su manifester des enseignements spirituels bouddhistes (dévotion, compassion, gratitude…) le plus simplement qui soit, c'est-à-dire au travers des actes de la vie quotidienne, actes pouvant sembler « insignifiants » au premier abord. Je le cite : « Ne faites pas l’erreur que j’ai commise pendant des années, croire que « la pratique » consiste à s’asseoir bien droit et à réciter des mantras tout en pensant « je serai content quand ce sera fini ! ». La pratique, c’est chaque personne que vous rencontrez, chaque remarque désagréable que vous entendez, ou même qui vous est directement adressée. C’est seulement lorsque vous vous levez de votre coussin que la pratique commence réellement». Cet homme a compris, alors qu’il était emporté par la maladie, que la fatigue à laquelle il faisait face l’invitait à devenir ingénieux et créatif pour continuer, plus que jamais, à intégrer sa pratique spirituelle dans sa vie. Ainsi, voici comment il fit de sa corvée vaisselle une puissante pratique méditative : « Si les vertiges m’empêchent de visualiser Vajrasattva au dessus de moi, je me lève et vais faire la vaisselle du petit déjeuner ; l’assiette que je tiens alors à la main représente le monde et les êtres qui y souffrent. Je récite le mantra… OM VAJRA SATTVA HUM… et me voilà en train de laver la souffrance des êtres ». Nul besoin d’être bouddhiste pour s’inspirer de la démarche de Rick, et pour se connecter à l’énergie d’un égrégore positif (énergie issue de Vajrasattva pour Rick, mais cela peut être tout aussi bien l’énergie de l’Univers, de la Source, du Divin, de Dieu, de Jésus, de Bouddha, d’Allah… comme vous voulez). En effet, il est à la portée de tous, méditants ou non méditants, croyants ou athées, de visualiser l’eau qui sort d’un robinet comme une énergie nettoyant, purifiant, guérissant vos souffrances et/ou celles de la planète, souffrances symbolisées par les impuretés de vos couverts !
Rick poursuit en confiant ceci : « Quand je prends une douche, ce n’est pas la douche qui est au-dessus de ma tête : c’est Vajrasattva. Quand je vais prendre le soleil, je m’imprègne simplement de la lumière qui émane du corps de Vajrasattva et, semblable à des myriades de soleils, je la laisse me pénétrer. […] Il faut que vous preniez des situations de la vie réelle et que vous en fassiez votre pratique. Sinon, votre croyance sera creuse ; elle ne vous procurera ni force ni réconfort lorsque les difficultés surviendront ». J’espère que ces paroles pleines de sagesse sauront vous inspirer comme elles m’ont inspirée.
Les balades…
Une simple balade dans la nature peut nous reconnecter à un égrégore positif. En effet, marcher dans la nature (ou, pour ceux qui ne le peuvent pas, poser ses pieds nus sur le sol), nous enracine. Nous pouvons ainsi recevoir l’énergie de la Terre, énergie qui nous place dans notre centre. En effet, en nous réalignant, nous occupons une juste place entre le ciel et la terre. De là, notre mental occupe la place qui est la sienne, ce qui nous laisse l’espace pour nous reconnecter à notre Moi profond, et pour recevoir sous forme d’intuitions et/ou de synchronicités ce qui est juste pour nous. Les personnes réceptives à l’énergie des arbres, des végétaux… peuvent s’adresser mentalement à ces derniers pour les remercier de leur présence, de l’énergie qu’ils dégagent, et/ou pour leur demander de l’aide. Il en est de même, bien sûr, pour celles et ceux qui croient et sont sensibles aux présences invisibles. Pour les amoureux des plantes, voici une expérience qui enregistre la musique émise par celles-ci, et qui pourrait finir de vous convaincre de leur l’intelligence !
Pour les personnes vivant en ville, une praticienne en relaxologie m’a relaté récemment un exercice qui me semble tout à fait approprié à la création d’un égrégore positif. Il s’agit de se lancer dans une marche sans aucun but ni objectif, marche au cours de laquelle vous vous distancez de tout impératif, et où vous ouvrez votre conscience à tout ce qui vous entoure : à l’air qui caresse votre peau, à sa température, à la puissance du vent, aux sons qui vous parviennent (les voitures qui circulent, la rumeur de la ville, le brouhaha du marché…), aux mouvements (des voitures, des passants, des oiseaux…), aux lumières (les néons du métro, les feux de circulation, l’ombre des rues étroites…), aux changements d’ambiance (du métro, au grand boulevard, à la rue commerçante, au marché, au parc…), à votre respiration, à vos envies d’aller ici ou là… Ecoutez vous, suivez votre ressenti même si votre mental vous souffle l’inverse : il y a fort à parier qu’en laissant cet espace en vous, vous receviez une énergie insoupçonnée et des synchronicités qui vous guideront sur votre cheminement. Là encore, rien ne vous empêche, si vous y croyez, de vous adresser aux élémentaires de la nature et aux présences invisibles.
Bien entendu, les personnes qui pratiquent une activité sportive leur permettant de se recentrer, de se sentir bien, détendu, apaisé, libre… se connectent, de fait, à un égrégore positif !
La thérapie cognitive
Pour les personnes plus terre à terre, la thérapie cognitive selon Beck est probablement une méthode plus appropriée pour se couper des égrégores négatifs et créer des égrégores positifs. Comme expliqué dans l’article « La puissance des égrégores…(1) », les égrégores sont une forme de pensée : ils appartiennent au monde des croyances. Beck est un psychologue qui postule que les événements de notre vie sont à l’origine de schémas, c'est-à-dire d’un ensemble de croyances fondamentales issues des interprétations que l’on fait de la réalité (ex de croyance fondamentale : « Moi, je suis nul(le) »). Ces interprétations influencent nos stratégies d’adaptation et façonnent des règles logiques, règles que l’on peut qualifier de distorsions cognitives, puisqu’elles reposent sur une abstraction sélective (ex : Ma croyance fondamentale est que je suis nul(le) : en toute logique, la règle qui découle de cette croyance est la suivante : « Je suis nul(le) dans tout ce que je fais »). Cette distorsion cognitive conduit inéluctablement à des pensées automatiques, pensées se manifestant sous forme d’un monologue interne qui génère des émotions et/ou des comportements dysfonctionnels (ex : Persuadé(e) d’être nul(le) dans tout ce que je fais, je suis incapable de voir que je suis pourtant doué(e) dans tel ou tel domaine : je focalise alors sur des détails insignifiants pour me prouver que j’ai échoué là où j’ai pourtant réussi).
Bien entendu, la fac de psychologie n’enseigne rien sur les égrégores ! Néanmoins, on peut déjà faire le parallèle entre l’effet des égrégores négatifs et l’effet des schémas de Beck. En effet, ce que ce psychologue décrit correspond à l’impact négatif d’une croyance. On peut donc aussi parler d’impact négatif d’un égrégore, puisqu’un égrégore n’est autre qu’une croyance partagée par plusieurs individus (croyance qui a fini par devenir une entité autonome). Selon Beck, la distorsion cognitive issue d’une croyance empêche le sujet d’exprimer son plein potentiel, de la même manière qu’un égrégore, vorace en énergie, tire le sujet vers le bas.
Tout l’intérêt de la méthode de ce psychologue consiste à convertir les jugements et pensées négatives issus des distorsions cognitives (et donc des croyances fondamentales) en des jugements et pensées plus adaptés ou réalistes. Cette méthode peut donc être adaptée à la transmutation des égrégores négatifs en égrégores positifs. Le modèle cognitif de Beck préconise donc de :
- Faire le lien entre les événements, pensées, et les émotions, comportements (ex : « Je pense que je suis nul(le) car ma mère me répétait constamment que je ne savais rien faire de mes dix doigts. Cela générait chez moi de la colère, et une peur de tout rater, ce pourquoi je n’osais plus rien faire »).
- Prendre conscience des pensées lors du ressenti des émotions « dysfonctionnelles » (ex : « La dernière fois que je me suis subitement mise en colère contre un collègue, j’étais en réalité tracassée par un problème informatique que je n’arrivais pas à résoudre. J’avais peur de ne pas pouvoir rendre mon rapport à temps, et donc de me faire reprendre par mon patron… »).
- Remettre en question ces pensées pour en examiner leur validité (ex : « J’ai toujours peur de mal faire mon travail. Pourtant, on me complimente régulièrement sur la qualité de celui-ci. Peut-être que je ne suis pas si incompétent(e) que ça dans le fond…»).
- Rechercher une interprétation plus réaliste (ex : «Il est vrai qu’il y a des domaines dans lequels je ne suis pas doué(e), mais il y en a d’autres dans lesquels je suis parfaitement compétent(e) »).
- Rechercher et modifier les croyances dysfonctionnelles de base, c'est-à-dire les schémas (ex : « Ma mère m’a souvent répété que je ne savais rien faire de mes dix doigts, mais c’est faux : je suis doué(e) pour telle chose, mais aussi pour telle autre chose…etc… »).
Bien que la psychologie reste réfractaire à tout ce qu’elle ne peut pas qualifier de « scientifique » (c’est probablement l’une des raisons pour laquelle les travaux de Jung ne sont pas enseignés à l’Université…), elle s’ouvre néanmoins progressivement à ce qui était, il y a encore peu, l’apanage des thérapies alternatives, voire des enseignements spirituels ! Ainsi, la psychopathologie s’intéresse aujourd’hui de près à la psychologie positive, via la théorie des émotions positives (Fredrickson), la théorie des émotions positives de l’expérience optimale (Csikszentmihalyi), ou encore la théorie de l’optimisme (Seligman). Les thérapies cognitivo-comportementales, quant à elles, s’orientent pour certaines vers la pleine conscience (qui puise ses fondements dans la méditation bouddhiste !), ou encore vers l’ACT : thérapie d’acceptation et d’engagement (Hayes, Strosahl et Wilson).
Comme vous pouvez le voir, de nombreuses voies s’offrent à nous pour apprendre à cultiver des égrégores positifs. Bien que ces dernières relèvent de paradigmes différents, elles convergent néanmoins sur le pouvoir de nos croyances sur notre réalité, et donc sur la nécessité de les corriger.