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21. Ho'oponopono (1)

Ho’oponopono : j’adore ce mot ! Il est doux, à l’image de la philosophie hawaïenne qu’il qualifie. Car oui, ho’oponopono est une philosophie de vie avant d’être un outil d’évolution. Développé par la chamane Morrnah Simeona, partagé en France par le médecin Luc Bodin et la thérapeute Maria-Elisa Hurtado-Graciet, (l’ouvrage « Ho’oponopono » de ces deux auteurs est la source principale de cet article), ho’oponopono signifie « corriger ce qui est erroné », ou bien encore « rendre droit » : il nous invite à modifier nos pensées erronées pour revenir à ce qui est juste.

 

D’apparence simpliste, ho’oponopono repose pourtant sur une compréhension fine des lois de l’Univers si l’on peut dire. A mon sens, cette philosophie parvient à relier diverses disciplines, parmi lesquelles la physique quantique, la psychologie, ou encore les enseignements spirituels.

 

Ho’oponopono est une technique très simple qui peut se pratiquer seul(e). Reposant sur le postulat que l’être humain est créateur de sa réalité, cette pratique nous invite à nous relier à la solution qui n’est pas à l’extérieur mais en nous. Ainsi, en se libérant des blocages limitants, nous devenons alignés à nos aspirations profondes, ce qui rétablit la paix en nous tout en modifiant, dans le même temps, notre réalité extérieure.

 

 

D’où vient ho’oponopono ?

 

Ho’oponopono est issu d’un rituel utilisé autrefois dans les villages hawaïens. Ce rituel consistait à réunir les habitants du village pour que chacun d’entre eux puisse, d’une part, évoquer leurs griefs, et d’autre part, demander pardon pour les pensées erronées qu’ils avaient entretenues (pensées à l’origine des problèmes rencontrés). Aujourd’hui,  Morrnah Simeona considère ho’oponopono comme un processus de réconciliation avec soi-même.

 

 

Les quatre éléments de notre identité selon ho’oponopono

 

La psychologie reconnaît différentes instances dans la psyché d’un individu (par exemple, le moi, le surmoi, et le ça en psychanalyse).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De la même manière, ho’oponopono fait la distinction entre quatre éléments qui constituent notre identité, à savoir :

 

- Le subconscient : le subconscient correspond à notre enfant intérieur. C’est la partie émotionnelle de notre être dans laquelle nos mémoires sont stockées.

 

- Le conscient : le conscient correspond à la mère. C’est le mental, l’intellect qui nous permet de faire des choix.

 

- Le superconscient : le superconscient est le père. C’est notre être supérieur qui se trouve dans une autre dimension, et qui est toujours relié à la Source (à l’Esprit, à Dieu, appelez la Source comme vous voulez). On pourrait dire que le superconscient correspond à l’Ame des alchimistes.

 

- L’intelligence divine : l’intelligence divine est la Source. Elle se trouve en chacun de nous et nous relie tous. C’est cette partie de nous qui peut nettoyer nos mémoires si nous lui en faisons la demande. L’intelligence divine est l’Esprit des alchimistes.

 

Pour être en paix avec soi-même et donc avec les autres, il est primordial de cultiver la communication entre ces quatre parties de notre être. A ce sujet, je vous renvoie à l’article « Le jour où votre moi intérieur se réveille... » pour illustrer la manière dont un défaut de communication peut se manifester dans notre vie, et la manière dont cette communication peut s’imposer à nous. Avant d’en arriver là, nous pouvons bien entendu (r)établir la communication avec ces parties de nous, au travers notamment de méditations. Pour cela, Luc Bodin et Maria-Elisa Hurtado-Graciet proposent deux méditations dont on trouve les enregistrements sur youtube (source : ORnellah Soins) : méditation pour se connecter à son enfant intérieur et méditation pour se connecter à son Moi supérieur.

 

 

Les cinq principes de base d’ho’oponopono

 

Le premier principe sur lequel se base ho’oponopono est le suivant : nos pensées créent la réalité. Pas de panique, il ne s’agit pas ici de sombrer dans la culpabilité pour celles et ceux qui ont une réalité difficile (voir à ce sujet les articles suivants : « Quelle est ma responsabilité ? » et « Pourquoi ça ne marche pas pour moi ? »). En effet, ce premier principe, largement repris aujourd’hui dans le domaine du développement personnel, est parfois compris de la manière suivante : «Tu es responsable (dans le sens « fautif ») de ce qui t’arrive : tu n’as donc que ce que tu mérites ! ».

 

Je ne partage pas ce point de vue. Et, ça tombe bien, ho’oponopono ne l’entend pas de cette manière non plus ! Non, ce qu’il faut comprendre par l’affirmation « nos pensées créent la réalité », c’est que nous vivons dans un monde énergétique où tout ce qui nous entoure est énergie, nos pensées y compris. Oui, nos pensées sont des ondes, entrant en interaction avec d’autres ondes (celles de la matière par exemple). En toute logique, nos pensées sont donc en capacité de modifier la matière.

 

Ce fait peut s’illustrer par l’expérience de physique quantique démontrant que la matière réagit différemment selon qu’elle soit observée ou non (la démonstration en est faite dans le  reportage « Que sait-on vraiment de la réalité ? »). Ce fait n’est pas sans rappeler non plus le miracle du yogi tibétain Milarepa qui a enfreint les lois de la physique en laissant l’empreinte de sa main dans la pierre (cette histoire est décrite par Gregg Braden dans son ouvrage « La guérison spontanée des croyances »).

 

Ainsi, quand on comprend que nos pensées créent notre réalité, les quatre principes suivants coulent de source. En effet, des pensées erronées créeront une réalité physique fausse, à l’inverse des pensées parfaites qui créeront une réalité physique pleine d’amour. Ceci révèle que l’intérieur (c'est-à-dire les pensées dans notre esprit) crée l’extérieur (notre réalité), et que la correction de ces pensées modifiera, de fait, la réalité extérieure.

 

En réalité, intérieur et extérieur ne font qu’un. Les autres ne sont donc qu’un miroir pour nous : nous voyons chez eux ce que nous refusons de voir chez nous. Pour la psychologie, cette réalité correspond au mécanisme de défense nommé « projection », mécanisme défini dans le DSM-IV comme suit : « Réponse aux conflits et aux stress en attribuant à tort à un autre ses propres sentiments, impulsions, ou pensées inacceptables ». Pour ho’oponopono, cette réalité traduit le fait que tout ce qui nous arrive est le reflet de ce qui se passe en nous…

 

 

Les mémoires erronées à l’origine de nos maux

 

Ho’oponopono considère qu’un problème apparaît dès lors qu’une mémoire se matérialise dans la réalité.  Une mémoire est un programme inconscient crée par un événement passé vécu par soi-même, ses parents ou ses ancêtres. On peut donc dire qu’une mémoire est à l’origine de nos croyances (et donc de certaines de nos pensées), et que ces croyances sont des filtres à travers lesquels nous percevons le monde qui nous entoure (non pas tel qu’il est, mais tel qu’il nous apparaît, c'est-à-dire déformé !). Ainsi, un problème n’est que la matérialisation d’une mémoire dans la réalité, mémoire qu’il faut donc nettoyer.

 

Voici l’histoire « le 20e chameau » tirée du livre « Ho’oponopono » de Luc Bodin et Maria-Elisa Hurtado-Graciet pour illustrer la puissance de nos mémoires :

 

« Il était une fois un Arabe qui voyageait dans le désert avec son serviteur et ses vingt chameaux. Un soir, alors qu’ils s’étaient arrêtés pour la nuit, ils ne trouvèrent que 19 piquets pour attacher les chameaux. Par conséquent, ils ne pouvaient pas attacher le dernier chameau. Le serviteur demanda à son maître comment il pouvait faire et le maître lui répondit : « Fais semblant de planter un autre piquet et de l’attacher. Comme ça, le chameau va croire qu’il est attaché ». C’est ce qu’il fit. Le lendemain, tous les chameaux étaient là. Le vingtième n’avait pas bougé de sa place. Ils détachèrent donc les chameaux et reprirent leur route. Au bout d’un moment, ils s’aperçurent que le dernier chameau n’avait pas bougé. Il était resté sur place. Car le serviteur n’ayant pas fait le geste d’enlever sa corde, il se croyait toujours attaché… »

 

Comprendre les mémoires comme un processus inconscient est très important pour saisir la nuance entre « responsable-coupable » et « responsable-créateur ». L’inconscient est un chef d’orchestre difficile à amadouer : il sait mettre en échec de nombreuses initiatives, et ce en dépit de la motivation du sujet et de sa manière de penser. A mon sens, l’inconscient est le grain de sable majeur de la pensée positive (à ce sujet, voir l’article : « La pensée positive »). L’inconscient est aussi, selon moi toujours, celui qui est à l’origine des inversions psychologiques dans la technique de libération émotionnelle (cf. article « Psychologie énergétique : l’EFT (1) »).

 

 

Comment nettoyer ses mémoires erronées ?

 

Régler un problème revient donc à se libérer de la mémoire perturbatrice qui est à l’origine de ce problème.

 

Contrairement à la psychologie, ho’oponopono considère qu’il n’est pas nécessaire de connaitre précisément la mémoire en jeu pour la traiter. En accord avec la technique de libération émotionnelle (EFT), ho’oponopono postule qu’il n’est pas utile de décortiquer l’événement douloureux à l’origine de cette mémoire pour s’en libérer. Ainsi, le nettoyage de ces mémoires perturbatrices avec ho’oponopono se déroule de la manière suivante :

 

- Faire le choix de se libérer du problème : Pensez au problème (relationnel, physique, financier…), tout en faisant le choix de vous libérer des mémoires erronées à l’origine de ce problème.

 

- Contacter son être supérieur : En accueillant ce problème, nous prenons contact avec notre être supérieur (le superconscient, le Père, ou encore l’Ame) pour qu’il demande à l’intelligence divine qui est en nous de transmuter cette mémoire en lumière. Pour le dire autrement, cette transmutation (ce nettoyage) peut s’apparenter à l’élagage synaptique du système nerveux : les synapses inutiles sont supprimées pour permettre aux synapses utiles de se renforcer. On pourrait aussi reprendre l’image de Gary Craig concernant la forêt émotionnelle dont les arbres malades doivent être ôtés pour que la forêt reste saine et aérée (cf. articles « Psychologie énergétique : l’EFT (1) » et  « Psychologie énergétique : Processus et protocoles EFT (2) »).

 

- Déclencher le programme de nettoyage : Pour déclencher ce programme de nettoyage, plusieurs possibilités s’offrent à nous, dont celle de répéter le mantra « Désolé, Pardon, Merci, Je t’aime » tout en pensant au fait que nous sommes responsables de ce problème (celui-ci étant issu de nos mémoires inconscientes perturbatrices).

 

- Accueillir l’inspiration : Nous n’avons plus rien à faire désormais, si ce n’est lâcher toute attente par rapport au résultat, et laisser œuvrer la divinité qui est en nous. C’est, pour ainsi dire, le « saut de la foi » ! Le programme de nettoyage ainsi déclenché, nous nous déchargeons de celui-ci, puisque nous le confions à notre être supérieur, c'est-à-dire à la partie divine qui est en nous (partie divine en lien direct avec la Source). De cette manière, le mental passe au second plan : il ne parasite plus la communication avec notre Moi profond qui peut ainsi nous souffler ce qui est juste pour nous sous forme d’intuitions, d’inspiration. En effet, l’inspiration ne vient pas de la réflexion mais de la Source. Elle se manifeste quand nous n’attendons plus rien et quand elle a l’espace pour le faire (autrement dit, quand nous faisons le vide dans notre esprit). 

 

« Désolé, pardon » ne sont pas des mots qui doivent réveiller en vous un quelconque jugement à votre égard ou une quelconque culpabilité. Cette dernière est également une mémoire erronée qui a, au même titre que les autres mémoires perturbatrices, besoin d’être nettoyée.  Car, à tout bien y réfléchir, se sentir coupable vis-à-vis de soi et/ou à l’égard d’autrui revient à s’ôter et/ou à ôter à autrui une partie de son pouvoir créateur ! Non, considérez que ce « désolé, pardon » s’adresse à vous, et à votre incapacité à avoir su déjouer les tours de vos mémoires inconscientes, mémoires inconscientes qui vous ont alors dirigé(e) comme une vulgaire marionnette ! En vous demandant pardon (« pars donc !») (cf. article "Le pardon"), vous coupez ainsi le lien avec ces mémoires perturbatrices dont vous vous libérez.

 

« Merci, je t’aime » revient à remercier la Vie et vos mémoires erronées pour vous avoir montré ce que vous deviez nettoyer, à remercier aussi la Source qui va transmuter ces mémoires perturbatrices en lumière, et à vous remercier vous-même pour avoir fait le choix de vous émanciper de vos schémas de pensées « réflexe ».

 

Enfin, l’inspiration se distingue de l’intention. L’intention signifie « action de diriger » : elle porte la marque de la volonté et est dirigée par le mental derrière lequel se cachent les mémoires. L’inspiration, à l’inverse, résulte de la connexion avec la Source. Ainsi, là où l’intention permet d’obtenir des résultats, l’inspiration permet d’obtenir des miracles. Etre inspiré(e), c’est être dans un état de bien-être et d’alignement avec la Source. Etre aligné(e), c’est être indépendant(e) de tout gourou ou intermédiaire dans son cheminement. Etre indépendant(e), c’est être sur son propre chemin d’évolution, en paix avec soi.

 

 

En abandonnant nos vieux programmes, nous abandonnons dans le même temps les déguisements que nous portons dans notre vie au travers des différents rôles que nous jouons. Ainsi, nous nous reconnectons à notre véritable identité, ce qui nous recentre, de fait, sur notre chemin de vie. Avec ho’oponopono, nous sommes suffisamment ancrés pour faire face aux problèmes, problèmes auxquels nous n’accordons plus la même attention, puisque nous orientons notre regard sur notre responsabilité, c’est à dire sur nos mémoires et pensées erronées, et donc, sur le pouvoir que nous avons de les transmuter.  Comme je le développe dans l’article « Quelle est ma responsabilité ? », je ne suis pas de celles et ceux qui pensent que nous sommes responsables de tout ce qui nous arrive. Néanmoins, nous avons toujours la responsabilité de choisir la manière dont nous souhaitons faire face à tel ou tel événement douloureux. Et, en ce sens, ho’oponopono est une méthode qui permet d’orienter son regard sur ce choix plutôt que sur cet événement.

 

Enfin, ho’oponopono n’est pas un but mais un chemin sur lequel nous faisons l’expérience de l’unité et donc de la paix intérieure qui efface tout conflit et toute dualité. Personnellement, je trouve aussi que ho’oponopono est un bel outil pour se libérer de la culpabilité et du jugement (à l’égard d’autrui et de soi-même), libération qui ne va pas sans une réconciliation avec l’amour des autres et de soi-même.

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