Sur la route...
Etre éveillé, ce n’est pas être accompli : c’est être sur son chemin...
20. Pourquoi ça ne marche pas pour moi ?
Voilà là une question existentielle que certains d’entre nous formulent à voix basse aujourd’hui, las de recevoir en retour des réponses accusatrices (« T’es sûr que tu fais tout comme il faut ?! »), des suspicions quant à leur désir d’évoluer (« Ton manque de positivisme ne t’élève pas si tu veux mon avis… ! ») et honteux de ne pas obtenir les résultats que tout le monde semble obtenir, et ce en dépit de leur motivation, de leur implication et de leur persévérance…
J’aime autant vous prévenir tout de suite : je ne sais pas pourquoi ça ne marche pas pour tout le monde ! J’ai des pistes, ça oui, mais… une fois arrivée au bout de celles-ci, j’ai surtout des interrogations pour lesquelles je n’ai pas de réponses (ou bien des réponses qui me laissent dubitatives…)
A mon sens, l’une des raisons majeures qui peut expliquer la difficulté à manifester quelque chose dans sa vie (trouver un travail qui nous plaît, rencontrer le (la) conjoint(e) attendu(e), guérir d’une maladie…) est le fait de ne pas prendre conscience de sa part de responsabilité (voir à ce sujet l’article : « Quelle est ma responsabilité ? »). En effet, quelqu’un qui se sent soumis aux influences extérieures (bénéfiques comme maléfiques) ne réalise pas qu’il co-crée sa réalité (ex : J’ai trouvé le job de mes rêves pour lequel j’ai énormément travaillé, mais j’estime que j’ai eu de la chance ! Ou je ne rencontre pas de partenaire, mais je ne réalise pas que je ne sors pas de chez moi…).
Prendre conscience de sa part de responsabilité (et donc de son pouvoir de création, ça va ensemble !) peut se faire au travers d’un travail sur soi, par le biais d’une psychothérapie, de l’adoption d’une nouvelle hygiène de vie, d’un cheminement spirituel... Cette démarche réussira à certains, mais pas à d’autres… En effet, nous connaissons tous des gens qui, en dépit de leur prise de conscience, leur remise en question, leur travail sur eux… enchaînent échecs sur échecs (professionnels, sentimentaux, médicaux…). A l’inverse, nous connaissons aussi tous des gens qui ne font rien de spécial (voire rien du tout…) et à qui tout réussit (une santé parfaite en dépit d’une hygiène de vie déplorable, une carrière professionnelle épanouissante et sécurisante sans diplôme ni compétences particulières…). Quel est donc l’ingrédient qui peut expliquer ce qui semble être incohérent pour le commun des mortels ?! Le pouvoir de l’intention par exemple.
Tout est énergie, et nos pensées n’échappent pas à cette règle. Vous avez déjà sans doute constaté que quand vous êtes bien, vous pensez positif, et le fait de penser positif contribue à votre bien-être (cercle vertueux). A l’inverse, si vous vous sentez mal, vous allez plutôt avoir tendance à penser négatif, et ces pensées négatives ne vous aident pas à vous sentir mieux (cercle vicieux). C’est donc pour cette raison que de nombreux courants font l’apologie de la pensée positive, bien que, de mon expérience personnelle, je trouve que l’exercice de « penser positif sur commande » est beaucoup plus facile à dire qu’à faire (cf. article «La pensée positive ») ! Ainsi, il convient donc, pour celles et ceux qui, jusque là, restent sur le carreau, de faire un point sur leurs pensées, leurs croyances limitantes, et de formuler des intentions à l’univers qui permettront de changer leur taux vibratoire, et donc d’attirer à eux ce qu’ils désirent. (De très nombreux auteurs, conférenciers, youtubeurs… traitent de ce sujet et proposent des exercices concrets dont certains sont présentés dans l’article « Le pouvoir de l’intention »). Cette pratique fait des merveilles sur de nombreuses personnes, maiiis… il y en a encore pour qui ça ne marche pas…
Pourquoi ? Parce qu’il manque encore un ingrédient ! « Lequel ? ». Le ressenti… En effet, la verbalisation seule ne suffit pas à déprogrammer des croyances limitantes et à manifester le pouvoir de l’intention. Pour cela, il faut ressentir l’état dans lequel vous aspirez être en plus de le verbaliser. Par exemple, vous formulez l’intention suivante : « Je veux vivre dans l’abondance financière et avoir tout ce dont j’ai besoin », il faut que vous vous imaginiez l’état dans lequel vous seriez en étant dans cette situation, et que vous ressentiez en vous (au niveau du cœur, de votre ventre…) ce confort et ce bien-être associés à cette abondance. Mais… si je vous disais que… pour certains… ça ne marche toujours pas ?!
Ce genre de situations, en plus d’être difficile à vivre, est très mal perçu par autrui (par « autrui », j’entends celles et ceux pour qui ça roule ET celles et ceux pour qui ça ne roule pas !). En effet, les « cas récalcitrants », par le simple fait de ne rien manifester de concret dans leur vie en dépit de toutes leurs initiatives, sont décourageants pour celles et ceux qui s’engagent sur le même sentier qu’eux avec la fougue qui était la leur au début de l’aventure. Ces personnes préféreront (comme les cas récalcitrants l’ont fait avant elles) s’en remettre à celles et ceux pour lesquels les choses ont changé, celles et ceux pour lesquels le changement est palpable (ex : Je vois que celui-ci ne marchait plus et qu’aujourd’hui il remarche, je vois que celle là n’arrivait pas à avoir d’enfants et qu’aujourd’hui elle est enceinte…).
Étonnement, les cas récalcitrants, c'est-à-dire ceux pour qui leur changement intérieur ne se manifeste pas à l’extérieur de manière visible, dérangent aussi beaucoup de personnes ayant su, au contraire, manifester des changements concrets et bénéfiques avec les mêmes méthodes ! Ce sont ces personnes (pas toutes bien sûr !) qui, sous des interrogations faussement innocentes, vous soumettront l’idée que vous avez forcément fauté quelque part (ex : « Tu es sûr(e) que tu as vraiment tout dit à ton psy ?! »). Ce sont ces personnes aussi qui penseront détenir la raison pour laquelle ça ne marche pas pour vous, raison qu’elles vous murmureront sous forme de suggestions accusatrices, pour votre bien bien sûr… (ex : « Si tu enlevais les céréales de ton alimentation aussi… mais bon ! »). C’est comme si les cas récalcitrants renvoyaient involontairement à ces personnes le fait qu’il existe peut-être un paramètre mystère indépendant de la volonté, paramètre menaçant l’égo de ces mêmes personnes glorifiées par leur réussite qu’elles estiment ne devoir qu’à elles-mêmes, paramètre laissant supposer que la tendance peut toujours s’inverser, et ce en dépit des efforts fournis...
Le doute s’installe. La culpabilité aussi. Vous reprenez tout, vous retournez la situation dans tous les sens. La rumination s’enclenche : « Pourquoi ça ne marche pas pour moi ? Peut-être devrais-je essayer ça ? Ou enlever ça ? J’ai peut être pas bien compris comment il fallait faire… Je suis peut être irréaliste, ou alors, au contraire, pas assez imaginatif… etc… ». Vous n’osez plus rien dire… Si vous vous risquez à soumettre la simple idée que l’Homme n’est peut être pas responsable de tout ce qui lui arrive à celles et ceux qui pensent que l’Homme est maître de tout, vous vous exposez à la même foudre qui s’abat sur celui qui ose suggérer que l’Homme est responsable de sa vie à celles et ceux qui pensent qu’il n’est maître de rien !
Vous avez fait le tour, vous vous êtes scanné(e) comme vous auriez scanné votre ordinateur, à la recherche du virus responsable du beug, mais non, vous ne trouvez (plus) rien, ou vous ne savez plus quoi faire de ce que vous avez encore déterré. Vous vous consolez encore avec les paroles de celles et ceux qui vous diront que ce n’est qu’une question de temps, que l’Univers conspire à traiter votre demande, et qu’il faut avoir une foi inflexible en lui. Vous aimeriez, mais ça fait si longtemps maintenant que vous défiez malgré vous toutes les thérapeutiques, les lois de l’Univers (loi de l’intention, d’attraction…etc…), et ces paroles sont si impalpables, si immatérielles… L’on vous dira donc que l’être humain est un être spirituel avant tout, que la matière est une illusion, et vous consentez, vous y croyez. Il n’empêche que vous, être spirituel faisant une expérience terrestre, vous ressentez aussi le besoin de concrétiser, de manifester, de vous ancrer en somme.
Alors, vous arrivez au bout de l’entonnoir qui vous amène à faire un choix : accepter ou non cette réalité (autrement dit, lâcher prise ou vous cramponner). Accepter le fait que ce n’est peut être pas la voie que vous suivez qui vous sert à évoluer, mais vous qui servez cette voie. Accepter aussi le fait que l’important est le chemin et non le but. Accepter enfin le fait que tout le monde n’arrive pas au but, et que vous faites peut-être partie de celles et ceux qui ne l’atteindront pas…
« Chaque être humain a des désirs, des ambitions à réaliser. Que ce soient la richesse, la beauté, le savoir, le pouvoir, la gloire…etc… il y dépense ses énergies physiques et psychiques, son temps, sa santé. Mais ce but une fois atteint, que se passe-t-il ? Après un moment de satisfaction, ce qu’il a acquis commence à perdre tout intérêt. Oui, c’est souvent ce qui se produit : ce que l’on parvient à obtenir ne conserve pas l’aura qui l’entourait quand on ne faisait que le désirer, et voilà l’insatisfaction et le vide qui s’installent. Le seul moyen d’échapper à cette sensation de manque qui suit la réalisation de nos désirs, c’est de partir à la recherche d’un objet lointain, tellement lointain qu’on ne l’atteindra jamais. Ce but lointain, inaccessible, qui dépasse tout, qui contient tout, c’est lui aussi qu’on peut appeler Dieu. En marchant sur le chemin que nous devons parcourir pour nous rapprocher de Lui, nous trouverons l’amour, la sagesse, la beauté, la force, la richesse, sans plus jamais nous épuiser dans de vaines recherches. »
De Omraam Mikhaël Aïvanhov , tiré du livre « Pensées quotidiennes » 2014.