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11. La pensée positive

La pensée positive : voilà un concept dont la compréhension m’a longtemps échappé. En effet, la pensée positive est, à mes yeux, une notion souvent galvaudée, et donc souvent indigeste...

 

Pour être honnête, j’ai testé plusieurs « niveaux », c'est-à-dire plusieurs manières de mettre en pratique la pensée positive, avant de trouver un sens à cette dernière. Voici le résumé de ces pérégrinations !

 

 

Niveau 1 : Positiver, c’est toujours voir le bon côté des choses

 

Bon, d’accord. Ca va être dur mais d’accord.

 

Cas pratique « novice » : Mme X enchaîne déceptions amoureuses sur déceptions amoureuses, si bien qu’elle traverse une longue période de célibat. Le temps commence à se faire long, elle désespère de faire LA rencontre…

 

        Bon là, si la situation ne s’éternise pas, on peut sagement se dire que ce temps de solitude lui est sans doute nécessaire pour faire un retour sur elle-même, pour comprendre et dénouer ce qui a besoin de l’être avant de se projeter dans une nouvelle relation. C’est justement cette période de transition qui assurera le bon terreau pour la naissance d’une relation enrichissante à venir.

 

 

Cas pratique « intermédiaire » : Toujours le même exemple… 3 ans plus tard : Mme X est toujours célibataire, rien a changé. Elle a tout donné : elle a eu le temps de comprendre qu’elle ne pouvait pas être aimée si elle-même ne s’aimait pas, et elle a pris l’habitude de prendre soin d’elle, et de se faire plaisir. Elle a aussi traversé une profonde remise en question, allant jusqu’à réactualiser ses problématiques infantiles et familiales (avec l’aide ou non d’un professionnel) pour toucher le cœur du problème. Elle a ainsi compris qu’elle cherchait son père dans son compagnon : le sien ayant été absent, elle ne sait donc pas ce qu’elle cherche dans le fond... Elle se sent moins désarçonnée par cette situation qu’elle connait bien désormais, mais pas moins triste et désespérée.

 

        Alors, est ce que vous sentez la nuance là déjà ?! Pour celle ou celui qui a une foi indélébile dans l’idée que tout a une raison d’être et que les choses se débloqueront quand le bon moment sera venu, ce niveau est toujours gérable. En effet, la personne pour qui le niveau 1 du concept « pensée positive » raisonne sera en capacité de voir l’ensemble de la progression et du chemin accompli. Elle saura voir ses efforts accomplis avec fierté, elle saura aussi les considérer comme non vains, tout en voyant ce que ces années lui ont permis de construire (une carrière professionnelle, des voyages qu’elle n’aurait pas pu réaliser en ayant une vie de famille, etc…). Pour celles et ceux qui « doutent », le niveau intermédiaire risque déjà de coincer…

 

 

Cas pratique « confirmé » : Vous regardez les actualités : vous apprenez que les pesticides des fruits et légumes que nous consommons sont issus du gaz moutarde, une arme de guerre. Que la Grèce est ruinée par une oligarchie qui pousse de plus en plus d’habitants à la rue, et/ou au suicide. Que de nouveaux bombardements à Gaza, en Syrie, ou ailleurs… ont tué de nombreux civils, dont des enfants…

 

        Game over en ce qui me concerne : je suis incapable de voir le côté positif de ces événements. L’idée selon laquelle cet effondrement est nécessaire pour l’avènement d’un nouveau monde ne me fait pas oublier ces souffrances bel et bien d’actualité, et donc bel et bien endurées… L’idée que le temps d’une vie n’est rien au regard de toutes nos incarnations non plus…

 

J’admets tout de même que, grâce au niveau 1 (compréhension n°1 si vous préférez), j’ai appris à me réjouir des petites choses du quotidien (ex : J’ai un nouveau savon dans ma salle de bains qui embaume celle-ci d’un parfum délicat, j’apprécie le vent venant caresser ma joue lors d’une journée caniculaire, je me satisfais de voir une nouvelle caisse s’ouvrir à côté de la mienne, alors que j’étais au bout d’une longue file d’attente…). Ce n’est pas rien !

 

 

Niveau 2 : Positiver, c’est remplacer une pensée négative par une pensée positive

 

C’est pas encore tout à fait ça, mais ça va déjà mieux ! Le problème majeur reste, en ce qui me concerne, que les cas extrêmes dont j’ai parlé ci-dessus (cas pratiques « confirmés ») ne m’inspirent aucune pensée positive… Dans le quotidien en revanche, je m’efforce de le faire, et ça donne ça : « Mon collègue X m’énerve à arriver 20 minutes en retard tous les matins. Je trouve ça irrespectueux, et ça met en difficulté toute l’équipe… transmutation positiiiive… Maiiiiis, c’est vrai que quand il est là, il est quand même efficace et travaille bien : son implication me permet de mener mes projets sans difficulté ».

 

Je me sens vraie et honnête en ne refoulant pas une pensée négative que j’ai pourtant bien eu à l’égard de X. Je n’ai pas à prétexter un côté positif que je ne pense pas : je fais la démarche de penser positif, mais si aucune pensée positive ne me vient, je n’insiste pas, et m’oriente plutôt, dans ce cas, vers l’ho’oponopono.

 

J’avoue qu’avec un peu d’exercice, je suis dans cette démarche plus souvent, et de plus en plus naturellement. Néanmoins, le hic de ce niveau est de ne pas percevoir, ou de ne pas arriver à me représenter le bénéfice de cette méthode, puisque je ne me sens pas plus heureuse, plus libérée, ou que sais-je d’autre… en l’appliquant. J’ai plutôt l’impression que cette méthode est une sorte de compromis que je pourrais traduire comme ça : « Ok, t’es pessimiste, mais tu te soignes ! » (en langage spirituel New Age : « Ok, tu n’es pas éveillée, mais tu es en chemin ! »).

 

 

Niveau 3 : La pensée positive augmente notre vibration

 

La pensée positive a commencé à avoir du sens pour moi dès lors que je l’ai comprise en termes de « vibration ».

 

Pourquoi  l’idée de « vibration » a fait « tilt » ? Au début, je n’ai pas su. Puis, les souvenirs suivants me sont revenus :

 

- En 1993, 4000 personnes pratiquant la méditation ont été réunies à Washington durant plusieurs semaines, l’objectif étant d’observer les effets de cette méditation collective sur le  taux de criminalité de la ville. Les résultats obtenus sont sans appel, puisque la criminalité a diminué de 25 % environ sur la même période ! (Références : Agelin, J.S., Rainforth, M.V., Orme-Johnson, D.W., Cavanaugh, K. L., Alexander, C.N., Shatkin, S.F., Davies, J.L, Hughes, A.O, and Ross, E. 1999. Effects of group practice of the Transcendental Meditation program on preventing violent crime in Washington D.C.: Results of the National Demonstration Project, June-July, 1993. Social Indicators Research, 47(2): 153-201)

 

- Masaru Emoto : ce docteur japonais en médecine alternative a démontré que les cristaux de l’eau étaient différents en fonction de la provenance de cette dernière, mais aussi et surtout en fonction… de la pensée émise à l’égard de celle-ci ! Les différences sont également remarquables selon que l’on « expose » l’eau à de la musique metal, ou à de la musique classique !

Bien que les bénéfices de la pensée positive soient peu palpables dans ma vie,  le niveau 3 me fait dire que « ça ne sert pas à rien », bien au contraire... De plus, cette compréhension se dégage d’une dualité que je trouve fausse, malhonnête et culpabilisante, à savoir la dualité qui consiste à dire que « les optimistes sont gentiiiiils », alors que « les pessimistes sont méchaaaaants » ! Que ceux qui ne disent jamais du mal de personne, affirmant haut et fort qu’ils sont épurés de ce genre de bassesses, sont « éveillés spirituellement », tandis que ceux qui expriment leurs ressentis de colère, de peine... ne sont pas « éveillés ».

 

Bref, loin de moi l’idée de faire un procès à celles et ceux qui ont, en chassant de leurs discours toute vilaine parole, trouvé le bien-être en eux. Qu’importe ce qui a raisonné pour eux, l’essentiel est que ces personnes se sentent plus heureuses ainsi ! Je fais personnellement partie de ceux pour qui la pensée positive n’a pas (encore ?!) changé leur vie. Néanmoins, Les années font que je ne regarde plus ce concept avec moquerie, mais avec grand intérêt, car « Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde ». (Bouddha).

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