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13. Egrégores et déni... (2)

Je ne pouvais pas parler des égrégores sans évoquer le déni. En effet, on pourrait penser que refuser des égrégores tels le nom d’une maladie, une méfiance exacerbée, des pensées négatives… reviendrait à dénier une réalité (le fait d’être malade, le fait que nous vivons dans un monde potentiellement dangereux, le fait d’être pessimiste…). Or, bien qu’il y ait de toute évidence des situations où refuser un égrégore traduit en réalité le déni d’un problème (déni d’une maladie, déni d’une phobie, déni d’un mal-être…), ce n’est pas nécessairement le cas, loin de là…

 

 

Le déni : un mécanisme de défense

 

Voyons déjà ce qu’est le déni. Selon la psychologie, le déni correspond à un mécanisme de défense. Un mécanisme de défense est un mécanisme inconscient et involontaire que le sujet déploie de façon automatique pour faire face aux conflits intra-psychiques dont il fait l’expérience. Grace à ses mécanismes de défense, la personne peut réduire son anxiété et la perception des dangers internes et externes. (ex : L’humour est considéré comme un mécanisme de défense, puisqu’il permet de faire face à des situations potentiellement difficiles en focalisant son attention sur les aspects amusants ou ironiques de ces dernières).

 

Selon le DSM-IV, il existe plusieurs niveaux défensifs dans lesquels sont « rangés » différents mécanismes de défense : le déni fait partie du niveau du désaveu. Les mécanismes de défense de ce niveau empêchent la prise de conscience des facteurs de stress, des idées, ou bien encore des affects douloureux et/ou inacceptables.

 

 

Le déni : définition

 

Ainsi, le déni est défini par le DSM IV comme « une réponse aux conflits et aux stress en refusant de reconnaître certains aspects douloureux de la réalité externe ou de l’expérience subjective qui seraient évidents pour les autres ». Cette définition n’est pas sans suggérer le fameux « effet miroir », effet miroir qui correspond au mécanisme de défense « projection » (cf. article "Ho'oponopono (1)"). Au passage, la projection est un mécanisme justement rangé dans le même niveau que le déni, c'est-à-dire dans le niveau du désaveu !

 

Bien que le déni ne consiste pas à projeter sur autrui ce que l’on refuse de voir chez soi, il permet néanmoins l’exclusion du champ de la conscience de ce qui nous gène (ex : Je fume 2 paquets de cigarettes par jour depuis 20 ans, mais je refuse d’admettre que je suis dépendant(e) au tabac). L’information déniée peut néanmoins être récupérée et vue par le sujet dès lors qu’il est prêt à y faire face…

 

 

Déni et égrégore

 

On pourrait donc aisément en conclure que rejeter un égrégore négatif est un déni de la forme de pensée à l’origine de cet égrégore (ex : Je refuse d’être rangé(e) dans la case « cancéreux » : cela veut donc dire que je refuse de reconnaître que j’ai un problème de santé). Or, refuser de nourrir énergétiquement un égrégore négatif (dans cet exemple, le nom d’une maladie) n’a pas pour vocation d’effacer comme par magie ce qui a donné corps à cet égrégore (la maladie) ! Au contraire, ce refus permet de mettre son énergie au service de l’homéostasie, c’est à dire de l’équilibre. Autrement dit, refuser cet égrégore revient à faire face à la « mal a dit » autrement, en dirigeant son énergie non pas sur le mal lui-même, mais sur ce qui peut corriger ce mal ! Car, comme le dit justement Sogyal Rinpoché, « on n’éteint pas le feu par le feu… ».

 

Cette réflexion est valable pour tous les types d’égrégores négatifs : refuser de regarder des films violents ne traduit pas pour autant le déni de la violence, refuser de se qualifier « d’agoraphobe » ne signifie pas nécessairement que l’on refuse de reconnaître notre peur de la foule, essayer de ne plus être dans le jugement à l’égard d’autrui ne veut pas dire que l’on ne reconnaît plus notre tendance à juger les autres…etc… Refuser un égrégore négatif, c’est le déraciner. De cette manière, la maladie, la peur, le jugement, la jalousie…etc… sont toujours perçus certes, mais ne jouent plus le rôle de « tuteur » sur lequel le sujet s’appuie pour se sentir vivant .

 

 

Du déni sain au déni pathologique…

 

Tout le monde use du déni dans sa vie. Celui-ci correspond à une « auto-tromperie » indispensable pour la santé mentale. Un déni sain (déni dit « mature ») construit des illusions positives qui contribuent au bien-être, notamment dans des moments où la vie est intolérable.

 

Selon la psychopathologie, le déni devient pathologique dès lors qu’il est en excès ou, au contraire, insuffisant.

 

Ainsi, un déni en excès pourrait correspondre à l’exemple du fumeur des deux paquets de cigarettes par jour qui meurt de son addiction, sans pour autant faire le lien entre son état de santé catastrophique et sa consommation de cigarettes. Ou bien à celui qui, voulant être parfait à tout prix, répète comme un automate de grandes vertus à longueur de journée (ex : « Je suis dans le non-jugement », « Je suis en paix  », « Je suis toujours dans l'amour inconditionnel »…) en étouffant dans le même temps ses sentiments de haine, de jugement, de colère…qu’il refuse de reconnaître.

 

A l’inverse, un déni insuffisant se retrouve souvent chez les personnes particulièrement lucides qui ne parviennent pas à écarter de leur champ de conscience la noirceur du monde dans lequel elles vivent. Ces personnes auront tendance à voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein, focalisant excessivement sur ce qui est douloureux, triste, et ignorant ce qui est encourageant, porteur d’espoir…

 

 

Je conclurai donc sur le fait qu’écarter un égrégore négatif et cultiver un égrégore positif ne consiste en aucune façon à dénier la réalité. Si tel est le cas, c’est qu’une subtilité a été oubliée ou incomprise. Appréhender les égrégores revient à faire cohabiter ce qui semble être opposé. C’est aussi apprendre à laisser de côté ce qui est inutile, voire préjudiciable à son cheminement, pour, au contraire, cultiver ce qui aide à avancer et à faire face aux difficultés. Nourrir énergétiquement tel ou tel égrégore ne peut donc se penser sans les conséquences de ce choix sur notre hygiène de vie, sur notre santé, et donc sur notre équilibre.

 

 

 

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