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7. Manger autrement n°1 : par où commencer ?

Il ne manque pas de raisons pour s’interroger sur ce que nous mangeons, et donc pour vouloir changer son alimentation.

 

En effet, vous avez peut être été sensibilisé(e), au travers d’une conférence de Pierre Rabhi, des Bourguinon et/ou d’un film de Coline Serreau, à l’empoisonnement des végétaux, des sols, des nappes phréatiques, et donc à la qualité médiocre de ce que nous consommons. A la cruauté avec laquelle les animaux que nous mangeons sont élevés et tués aussi... Ou alors, vous avez peut-être été dans l’obligation de modifier votre alimentation, votre corps n’acceptant plus certains aliments (intolérances, allergies diverses et variées…). Enfin, il se peut que vous ayez vu dans une réforme alimentaire une alternative pour vous soigner et/ou pour potentialiser les effets d’un traitement médical.

 

La réforme alimentaire est un sujet vaste : c’est pourquoi je vais l’aborder dans les grandes lignes sous l’angle « santé du corps et de l’esprit » au travers de plusieurs articles. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu’il existe UN régime universel qui convienne à TOUS les êtres humains. Au contraire, je pense que nous avons à nous reconnecter à notre corps, à nous laisser guider par nos ressentis, et à observer, au travers de nos expérimentations, ce qui nous convient ou non (et ce que l’on est en mesure de mettre en place ou non aussi…). Néanmoins, il me paraît indispensable de prendre connaissance du travail colossal réalisé par nos prédécesseurs pour comprendre le fonctionnement du corps humain, les enjeux de toute réforme alimentaire, et les conseils pour démarrer.

 

Ainsi, mes articles reposent sur les sources suivantes :

 

- L’alimentation ou la troisième médecine (5ème édition) de Jean Seignalet

- La méthode Kousmine de Catherine Kousmine

- Le forum l’Appart Seignalet 

- Le site Regenere  

 

Commençons donc par la base qui convient à chacun d’entre nous : quels aliments sont nocifs pour la santé, et par quoi les remplacer ?

 

 

Le lait et le gluten

 

A mon sens, la première chose à faire est de supprimer ou de réduire significativement (selon votre ressenti toujours) la consommation de lait de vache et de gluten. Entendez par « lait de vache » les produits à base de lait (yaourts, fromages, crème fraiche, beurre, viennoiseries…) et par « gluten » les produits à base de blé (pain, pâtes, tartes, gâteaux…). Voilà, vous êtes déjà décomposé(e), et c’est normal. La question qui vous vient est sans doute : « Et ben on mange quoi alors ?! ». C’est une très bonne question, car quand on est au stade de lister les aliments que l’on souhaite enlever, on réalise très vite que l’essentiel de notre alimentation moderne repose sur ces deux aliments !

 

Alors, je tiens à vous rassurer tout de suite : il y a une multitude d’autres choses à manger, de nombreuses possibilités pour revisiter des plats « traditionnels » avec de nouveaux ingrédients, de nombreux aliments de substitution, maiiis… ce serait vous mentir que de dire que ce changement n’implique pas d’autres difficultés sur lesquelles je reviendrai plus tard….

 

Bon, reprenons. Vous vous demandez peut-être : « Mais pourquoi s’imposer un truc pareil ?! ». Et bien, pour de nombreuses raisons (éthiques, environnementales, médicales…), la raison majeure étant que ces deux aliments sont des poisons pour l’Homme. En effet, l’homme adulte n’est pas conçu pour digérer du lait, le lait étant adapté au jeune enfant et à lui seul seulement. A noter aussi que ce dernier est en capacité de digérer convenablement le lait… de sa mère ! (il y a bien sûr des laits de substitution mais, vous l'aurez compris, le lait de vache n'est pas l'idéal...)

 

Alors là, vous allez me dire : « Non mais… et le calcium dans tout ça ? On en a tous besoin, même à l’âge adulte ! ». Et bien, l’idée selon laquelle l’Homme a besoin de lait pour le calcium n’est qu’un argument publicitaire honteusement mensonger : le calcium est nécessaire à l’Homme c’est vrai, et le lait contient du calcium en effet, mais ce calcium est sous une forme difficilement assimilable par le corps humain (comprenez par là que l’essentiel du calcium issu du lait que vous consommez file directement dans les toilettes !). La véritable source de calcium accessible se trouve (entre autres) dans les légumes verts (choux, brocolis, laitue…), les noix (amandes, noisettes, noix de cajou…), les graines (de chia, de lin…) ! De plus, outre le fait que le lait ne nous apporte rien, ses effets sont directement incriminés dans diverses pathologies, parmi lesquelles la polyarthrite rhumatoïde, les migraines, ou encore la maladie de Crohn.

 

Avant d’enchaîner sur le gluten, sachez que le lait de vache est facile à substituer. En effet, il existe aujourd’hui de nombreux laits végétaux (de soja, d’amande, de noisette…), facilement disponibles (en grande surface y compris). Par contre, c’est (nettement) plus cher… (environ 1,5 € le litre de lait de soja, 2,5 € le litre de lait d’amande, 3,5 € le litre de lait de noisette…)

 

Le gluten, quant à lui, est la protéine du grain de certaines céréales dont la plus connue est le blé (on en retrouve aussi dans le seigle, l’avoine, l’orge…). Le gluten que nous consommons aujourd’hui via les céréales est, comme le lait, totalement inadapté à notre organisme, ce dernier n’étant pas en mesure de le digérer convenablement. Pourquoi ? Et bien parce-que les céréales font l’objet depuis longtemps d’hybridations (c'est-à-dire de croisements entre différentes variétés), de mutations, de recombinaisons... qui ont complexifié leur génome. Ainsi, le blé ancestral (le petit épeautre) contient 7 paires de chromosomes, alors que le blé tendre (l’espèce de blé la plus cultivée aujourd’hui) en contient trois fois plus ! Le corps humain n’est tout simplement pas « outillé » pour décomposer convenablement ces molécules complexes… et les conséquences sur votre santé sont sans appel. Ainsi, le gluten est incriminé, comme le lait, dans les pathologies citées ci-dessus… mais aussi dans les cas de dépressions nerveuses (entre autres…).

 

Peut-être vous demandez-vous comment cela est « mécaniquement » possible. Pour vous répondre, il faut s’intéresser à l’organe nommé « second cerveau » pour les uns, « premier cerveau » pour les autres : l’intestin grêle.

 

En effet, les protéines du lait (la caséine) et du blé (le gluten) lèsent votre intestin grêle. L’intestin grêle est celui qui est chargé de dégrader les grosses molécules en petites molécules. Ainsi, quand tout va bien, il permet le passage, au travers de ses parois, des petites molécules qui iront nourrir vos organes, et il repousse les déchets vers le colon. Cependant, quand vous mangez des aliments non adaptés, votre intestin grêle n’est pas en capacité de réduire convenablement les éléments qu’il reçoit. Ces molécules complexes vont donc léser ses parois, permettant ainsi le passage d’éléments nocifs au travers de la barrière intestinale, éléments qui auraient dû initialement être conduits à la sortie ! S’ensuit alors un encrassement de votre milieu interne, encrassement mis en cause dans plus de 90 pathologies par le docteur Jean Seignalet notamment.

 

Comme pour le lait, des alternatives s’offrent à vous, parmi lesquelles la consommation de céréales en contenant très peu (riz…), de pseudo-céréales n’en contenant pas du tout (quinoa…), l’utilisation de farines sans gluten (farines de riz, de sarrasin, de pois-chiche, de châtaigne, fécule de pommes de terre…), la substitution par d’autres aliments (lentilles vertes, corail…). Comme pour le lait encore, certains de ces aliments sont beaucoup plus chers que ceux que vous aviez l’habitude d’acheter (c’est notamment le cas du quinoa, des farines aussi, et tout particulièrement de la farine de châtaigne qui, fort heureusement, n’est pas un indispensable !). Les lentilles en revanche sont accessibles (coup de cœur pour les lentilles corail qui permettent de belles recettes colorées, gouteuses, et bon marché !). Cela dit, si vous pouvez vous passer ou réduire votre consommation de céréales quelles qu’elles soient, sachez que ce n’est pas un mal, ces dernières étant aussi incriminées dans l’encrassement du corps humain…

 

 

Le sucre blanc

 

Le sucre blanc est un sucre qui a subi des transformations (via le raffinage) dans l’objectif de renforcer son goût sucré. Ainsi, ce sucre a perdu la plupart de ses minéraux… ce qui le rend pour ainsi dire peu, voire pas nutritif (à noter qu’il en est de même pour les céréales raffinées qui perdent aussi de leurs minéraux comparativement aux céréales complètes !). De plus, outre le fait que sa consommation excessive est nocive pour la santé (je ne vous apprends rien…), le sucre blanc est plus dangereux qu’il n’y paraît, puisqu’il est addictif, au même titre qu’une drogue dure !  (cf. l'étude "Tous dépendants au sucre ?")

 

Ainsi, le sucre blanc est un produit délétère pour votre santé qui doit être remplacé par du sucre complet, nommé aussi rapadura. Facile ? Heu… oui et non. Car qui dit « ne plus consommer de sucre blanc » dit « ne plus consommer tous les produits contenant du sucre blanc » ! Et là… quand vous commencez à mettre votre nez dans les étiquettes, vous constatez qu’il y en a par-tout, y compris dans des produits insoupçonnables ! Ca pose question…

 

 

Les huiles

 

« Si elle dit qu’on peut plus manger d’huile non plus, je lui en colle une ! ». Caaaalmez vous, il n’est pas question d’enlever les huiles ! Il est question plutôt de consommer des huiles de qualité, et de ne pas utiliser n’importe quelle huile pour la cuisson.

 

Qu’est ce qu’une huile de qualité ? Pas l’huile « classique » vendue en grande surface, ou utilisée dans la confection des plats préparés… Non, une huile de qualité est une huile qui n’a pas subi de traitement industriel transformant ses molécules « cis » (biiiien !) en molécules « trans » (pas biiiiiien !). Quand une huile est modifiée, elle n’est pas seulement « morte » (entendez par là sans intérêt nutritionnel), elle est aussi « encrassante » pour votre organisme, puisque votre corps n’est pas prévu pour traiter convenablement les molécules « trans » (de la même manière qu’il n’est pas armé pour traiter la caséine du lait et le gluten).

 

« Ben on fait quoi alors ?! ». Et bien on fait (si on le veut bien !) que l’on achète des huiles bio de première pression à froid, qui sont vivantes et biologiquement actives. Ces huiles se trouvent aujourd’hui très facilement en grande surface, et pas uniquement dans des magasins biologiques, à des prix accessibles.

 

Sachez aussi que certaines huiles résistent mieux à la chaleur que d’autres. C’est bon à savoir, car la cuisson engendre des modifications qui dénaturent les aliments en créant des molécules «encrassantes » (j’y reviendrai dans l’article « Manger autrement n°2 : comment procéder ? »). Ainsi, pour la cuisson, privilégiez l’huile d’olive qui résiste plutôt bien à la chaleur, à l’inverse de l’huile de colza par exemple.

 

 

Voilà une vue d’ensemble des grands poisons de notre alimentation moderne, en plus de ceux que l’on connaît déjà (pesticides pour les produits végétaux, antibiotiques, hormones… pour les produits animaux...). Selon le terrain qui est le nôtre (biologique, génétique…), la sensibilité à ces aliments varie considérablement d’un sujet à un autre. Néanmoins, gardez à l’esprit que l’absence de symptômes ne signifie pas pour autant que ces aliments ne sont pas toxiques pour vous…

 

A ce stade, trois choses sont à retenir pour celles et ceux qui voudraient se lancer :

 

- La première, c’est que la très grande majorité des produits incriminés sont remplaçables et/ou substituables : pas de panique, on mange aussi bien (voire même bien mieux !) qu’avant !

 

- La seconde, c’est qu’une réforme alimentaire ne peut s’envisager sans préparer soi-même ses plats (tel est le prix à payer pour manger « bien mieux » justement…). Si vous voulez vous orienter vers un régime crudivore en mangeant les produits non transformés, vous ne serez pas concerné(e) par cette difficulté. Si vous êtes passionné(e) de cuisine non plus d’ailleurs. Pour les autres, ça risque d’être plus contraignant…

 

- La troisième, c’est que votre budget alimentaire risque de faire un bond ! Tout dépend d’où vous partez en fait : quelqu’un qui avait pour habitude d’acheter des plats tout préparés (plutôt chers donc), ou des produits nobles (chers aussi) ne supportera pas la même augmentation que celui qui mangeait essentiellement des pâtes et des pommes de terre ! Oui, les produits de substitution sont, pour la majorité, beaucoup plus chers que les produits classiques (lait d’amande VS lait de vache, farine de riz VS farine de blé, quinoa VS pâtes de blé…etc…), et je ne vous apprends rien en vous disant que le « bio » est également plus cher que le « non bio »…

 

Je vous invite à poursuivre ce tour d’horizon des autres manières de s’alimenter dans l’article « Manger autrement n°2 : comment procéder ? »

 

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